Le mois dernier j’ai eu 36 ans. Avoir des enfants nous confronte inéluctablement à notre âge et au temps qui passe. Mon fils de 7 ans se questionne régulièrement sur la vie, la vieillesse et la mort. Est-ce que 36 ans c’est vieux ?”, “Quand j’aurais des enfants, est-ce que tu seras encore vivante ?”, “Quand tu dis que tu m’aimes pour toute la vie, tu feras comment quand tu seras morte ?”, “Là, tu as déjà fait la moitié de ta vie ou pas?” autant de questions qui me mettent face à la réalité de mon court passage sur terre. Et qui me poussent à réfléchir à la façon dont on vieillit.
Avant j’avais l’impression qu’une année durait une éternité. Je me souviens qu’au collège, au début de mon agenda il y avait une double page qui donnait une vue globale de l’année. Je barrais les semaines au fur et à mesure avec le sentiment qu’une semaine durait un mois et qu’une année était une période si longue que je n’étais plus la même quand celle-ci se terminait. Aujourd’hui, j’ai rejoint le club de ceux qui ne le disent pas mais le pensent très fort : Profite, ça passe si vite. Comme si les années étaient maintenant des “années chien” (un chiot vieillit quinze fois plus vite qu’un humain !) depuis que j’ai passé les 30 ans.
Avant je trouvais qu’à 40 ans les gens étaient “vieux”. Quand on est ado, c’est un peu binaire : d’un côté les jeunes et de l’autre les vieux. Avec cette idée que, passé quatre dizaines, tout le monde se trouve de l’autre côté. Aujourd’hui, je sais que l’âge n’est qu’un chiffre. Et que la jeunesse est aussi un état d’esprit.
Avant je me demandait pourquoi on disait “bonne année et surtout la santé”. Pour moi la bonne année se résumait à une fête (de préférence alcoolisée) et recevoir le plus de textos possibles (de gens avec qui je venais notamment de passer la soirée). Aujourd’hui je sais que la santé est la plus précieuse des choses. Que vieillir est le cadeau de ce qui sont en vie.
Forcément, évoluant depuis bientôt 15 ans dans l’univers de la beauté, je suis confrontée quasi quotidiennement à la question de l’âge et du vieillissement. Et sûrement encore plus car je suis une femme. Pendant longtemps j’ai lu dans les pages des magazines les best-of de “crèmes anti-âge et anti-rides”. Ca ne me choquait même pas, j’avais toujours entendu parler de ça. Et comme je ne me sentais pas concernée par le sujet, je ne me suis jamais offusquée de ces termes. En créant AIME j’ai commencé à beaucoup plus m’intéresser à la peau, au corps, à son fonctionnement. J’ai compris qu’une bonne protection solaire, du retinol et du collagène à boire était le trio gagnant pour une peau qui vieillit bien. Que le stress, le sommeil, le bonheur, étaient autant de facteurs qui se lisaient sur notre peau et sa façon de marquer le temps. Mais j’ai surtout compris que vieillir n’est pas qu’une question de rides et de cheveux blancs.
Forcément avec le temps qui passe on voit ses proches vieillir. On prend conscience de la réalité des choses. Parfois dure à accepter. Les souvenirs qui se perdent, le corps qui faiblit, le mental qui suit. Depuis plusieurs mois je lis beaucoup de choses sur le “bien vieillir”. Et je réalise que malheureusement on nous en parle trop peu. Un conseiller bancaire m’a très justement rappelé que la retraite ça se prépare dès maintenant. Autrement dit, quand on est jeune, que l’on a la santé, des revenus stables qui permettent d’épargner et d’investir afin de préparer le futur. Et bien j’ai réalisé que la vieillesse c’est pareil. Ce n’est pas quand il est trop tard qu’il faut s’en préoccuper. Nous n’avons qu’un corps, qui nous emmène de la naissance à la mort. Quand on y pense c’est incroyable. Et nous en prenons trop peu soin.
Encore plus depuis que je suis devenue maman, j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté pour bien vieillir. Ce n’est pas une question de vivre le plus longtemps possible. C’est surtout de pouvoir vieillir en étant en forme et en bonne santé. Une des choses que j’ai apprises et qui fait beaucoup de sens, c’est l’importance de nos muscles. La raison pour laquelle on voit beaucoup de personnes âgées voûtées, perdre l’équilibre ? La sarcopénie. Autrement dit, elles ont perdu leurs muscles. Dès 30 ans, notre masse musculaire fond au profit de la masse graisseuse. Et cela s’accélère dès 50 ans seulement. Je vous en ai déjà parlé dans une newsletter, j’ajoute maintenant des haltères à ma routine sportive afin de me muscler car je ne l’étais pas du tout ! J’aime beaucoup notamment les vidéos sur youtube de FitByMik qui durent 30 minutes en moyenne et sont très efficaces. Je me suis mise aussi au yoga très récemment afin de travailler ma souplesse et surtout avoir une activité qui nourrisse mon mental et mon optimisme.
Aussi, je réalise en écrivant cette newsletter que j’ai toujours naturellement préféré la compagnie de femmes plus âgées que moi. J’aime leur maturité et pouvoir apprendre d’elles. Je m’identifie à elles et c’est avant tout leurs conseils que j’ai envie d’entendre. La fondatrice de Tibi, Amy Smilovic (55 ans) parle très souvent de son rapport à la mode, au style et à l’âge. Je la trouve très inspirante à suivre. Quant à la routine beauté de Julianne Moore (62 ans), elle me conforte dans mon amour du SPF quotidien. Il y a quelques années, les magazines féminins nous disaient “40 is the new 30”, maintenant c’est “60 is the new 50” ! Je sais que c’est facile à 36 ans de dire que je n’ai pas peur de vieillir mais j’espère sincèrement ne jamais vivre cela comme une fatalité et pouvoir l’aborder avec sérénité. On en reparle dans 10 ans ?
Bon weekend !
x Mathilde