Me voilà de retour ! Ma dernière newsletter remonte à un mois. Je n’ai pas vu le temps passer. Beaucoup de travail en février, de la fatigue qui s’est accumulée sur le début d’année et un vrai coup de mou il y a 15 jours avec nos trois enfants qui ont été malades à tour de rôle. J’ai enchaîné les mauvaises nuits et les orgelets très douloureux (j’en ai toujours quand je suis stressée), beaucoup de rendez-vous, projets en cours et sujets à traiter avant de réussir à couper pour notre semaine de vacances. C-O-U-P-E-R. Autrement dit, quelque chose que j’ai du mal à faire. Je prends énormément de plaisir à travailler, ce n’est pas une contrainte pour moi. AIME c’est une énorme partie de moi, j’y mets beaucoup d’énergie, de temps et d’émotions. Pas un jour ne se passe sans que ne je pense à un produit à développer, une collaboration à initier, un mail à faire, une chose à améliorer…Donc forcément, couper du jour au lendemain c’est quasiment mission impossible pour mon cerveau.
La semaine dernière nous sommes partis tous les cinq une semaine en Italie. Le bonheur. Une semaine pour visiter Pompéi, monter sur le Vésuve, découvrir le Colisée, goûter toutes les glaces de Rome, se perdre dans les ruelles ensoleillées, manger de la pizza jusqu’à plus faim, marcher toute la journée à s’en user les chaussettes, rire de nos accents italiens ratés, bref une semaine pour se créer des souvenirs. Et profiter du moment présent. Parfois compliqué pour moi qui suis souvent dans l’anticipation et dans l’après. Un des travers de mon métier : on fait des business plans à 5 ans, je travaille sur des lancements qui sortiront dans deux ans et nous sommes déjà en train de préparer Noël prochain. Déjà quand je travaillais dans la presse c’était le cas car les numéros se préparent longtemps à l’avance et même chose chez Birchbox où nous préparions les boxs plusieurs mois en amont. Finalement, j’ai toujours travaillé avec un temps de décalage sur le présent.
Pour moi couper cela revient avant à tout à couper ma boîte mail. C’est ce qui me relie le plus au travail. Pendant longtemps j’ai continué à lire mes mails et à y répondre pendant mes vacances. Une discipline que je m’imposais car la perspective de rentrer une semaine plus tard avec une boîte mail dépassant les 200 ou 300 mails m’angoissait plus qu’autre chose. Mais en plus de prendre sur mon temps de vacances, j’ai fini par réaliser le message négatif que cela envoie à mes équipes et à mes enfants : si je ne coupe pas, personne ne coupe. Donc je me suis donnée pour mission d’arrêter de le faire. Cela me demande du lâcher prise. Faire confiance et prendre conscience que finalement une semaine de break ce n’est rien à l’échelle d’une vie. Et surtout faire des pauses c’est ça qui permet de relancer la créativité, de recharger les batteries, de se reconnecter à soi. Partir pour mieux revenir. Une nécessité pour durer.
C’est donc pleine de bonnes intentions que la semaine dernière, sur la route de l’aéroport, j’ai envoyé mes derniers mails, désactivé mon Slack et activé mon message automatique d’absence. Arrivée à Naples, je n’ai pas regardé mes mails les trois premiers jours, j’ai rapidement réussi à déconnecter et profiter de la dolce vita. A Rome je suis simplement passée chez Sephora pour montrer aux enfants notre stand AIME et au passage acheter mon Digest & Glow, mon sauveur au vu du nombre de pizzas et pâtes englouties en 7 jours. Cette visite a déclenché dans ma tête des idées de choses à faire, mais rien qui ne puisse attendre mon retour. Je n’ai donc pas envoyé de mails aux équipes et me suis contentée de garder mes idées dans un coin de ma tête. Puis deux jours avant de quitter l’Italie, j’ai eu vent via Whatsapp d’un souci RH qui m’a fortement contrariée. J’y ai pensé toute la journée. Cela m’a instantanément ramenée à la réalité et je me suis replongée directement dans mes mails. La coupure était terminée. J’étais déçue mais je sais aussi que cela fait partie des aléas de l’entrepreneuriat : parfois il n’y a personne d’autre que vous qui puisse résoudre un problème.
Leçon pour les prochaines vacances : couper mes mails…et Whatsapp ?